« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

mercredi 21 décembre 2016

Des mots de tête - Bilan de l'année 2016... et bonnes résolutions pour 2017 !


Bougies Noël

Comme chaque année, la période des fêtes est l'occasion, pour beaucoup d'entre nous, de regarder en arrière, de dresser le bilan de l'année écoulée, de voir si les bonnes résolutions prises en janvier ont été tenues... Fleurissent alors un peu partout les « bilans et bonnes résolutions » des uns et des autres. Je ne vais pas être originale avec cet article, puisque j'ai envie, moi aussi, de vous parler de l'année qui vient de s'écouler et des projets qui m'attendent en 2017. L'année 2016 a été très intense, car j'ai (enfin!) terminé ma thèse de doctorat en sciences économiques. Une fierté et un soulagement qui embellissent cette fin d'année ! Cela a beaucoup influencé ma disponibilité, notamment à cause du temps dont je manquais, mais aussi à cause de la fatigue (physique et nerveuse) que cela a occasionné.  

     Bilan 2016 : du côté de l'écriture... 


  • Cette année a été relativement peu productive, du côté de l'écriture. 
  • Je me suis concentrée sur Prophétie Nordique, mais je n'ai réussi à rédiger que deux chapitres (le deuxième va toutefois être scindé en deux, vu sa longueur, donc je peux en comptabiliser trois pour cette année). Cela représente environ 36.000 signes, soit environ 6.300 mots. Soit l'équivalent de 14 pages sur Word.
  • Toutefois, dans le cadre des challenges premier jet sur le forum Cocyclics, j'ai écrit un long interlude à propos de la jeunesse de mes deux héros, Idril et Morzan. Disponible à la lecture ici. J'ai également écrit plusieurs topos explicatifs sur l'univers de Prophétie Nordique, sur les peuples, ce qui m'a notamment permis d'approfondir certaines caractéristiques propres à chaque civilisation. J'ai également participé à quelques débats sur le forum, dont certains ont donné lieu à des billets sur le blog (comme la place des femmes dans mes récits). 
  • Pour la première fois, je me suis essayée à la fanfiction avec un texte sur Dragon Age Inquisition : Dareth shiral, vhenan.
  • J'ai complètement laissé de côté ma nouvelle de SF - Le temps nous est conté - car j'ai manqué de temps pour la corriger. 
  • Si j'ai relativement peu écrit, ma Muse a été très productive ! Au cours de l'année, une troisième idée de roman a pointé le bout de son nez. Une histoire se déroulant dans le même univers que Prophétie Nordique, mais à une époque différente. J'ai même un nom provisoire : Les larmes de Caledë. J'ai également eu plein d'idées de nouvelles ; dont trois très sérieuses qui n'attendent que d'être écrites. 

     Bilan 2016 : à côté de l'écriture...


  • J'ai réussi à lire plus que l'année dernière ! J'en suis à dix livres, dont la plupart ont été chroniqués sur le blog. J'ai abandonné deux recueils de nouvelles en cours d'année et j'ai suspendu ma dernière lecture le temps de terminer ma thèse. J'ai continué mes découvertes francophones. 
  • Je suis retournée aux Halliennales, salon littéraire dédié aux lectures de l'imaginaire. Ce qui a fait grimper ma liste de livres à lire ! J'ai également été voir les auteurs de la revue Etherval à plusieurs séances de dédicaces. Enfin, j'ai eu le plaisir de participer à la grande IRL Cocyclics, organisée pour les 10 ans du forum. Un moment hors du temps, où des dizaines de passionnés se sont rencontrés pour parler écriture et lecture (mais pas que...) De très belles rencontres !
  • Ma participation à Cocyclics a été affectée par mon manque de disponibilité : j'ai suivi très peu de challenges ; je n'ai pas pu parrainer de projets ; j'ai fait assez peu de bêta-lecture (six jusqu'à présent, une septième est en cours) ; j'ai dû interrompre (à ma grand honte) l'alpha-lecture sur laquelle je m'étais engagée... 
  • J'ai été très peu active en tant que rôliste, et le forum sur lequel je jouais a fermé en novembre. Je pense que l'expérience Jeu de rôle textuel se termine pour moi.     

     Les bonnes résolutions pour 2017...


  • Attaquer mon roman de fantasy Sous les écailles du dragon. L'idée est d'avoir terminé le premier jet à la fin de l'année, pour pouvoir me recentrer sur Prophétie Nordique en 2018 (je prépare un autre article pour vous en dire davantage) 
  • Reprendre l'alpha-lecture que j'ai laissée de côté
  • Reprendre ma nouvelle Le temps nous est conté pour essayer de la faire publier. 
  • Écrire au moins cinq nouvelles dans l'année. Essayer d'en faire publier au moins une ; répondre à des Appels à texte. 
  • Participer à nouveau pleinement sur Cocyclics (challenges et bêta-lecture)
  • Continuer à lire (et ne pas descendre en dessous du seuil atteint en 2016 ; soit 10 livres) 
  • Profiter de l'après-thèse à fond, avant de m'engager dans un nouveau projet professionnel 


Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année ! 
Qu'elles vous soient douces et reposantes ! 
Profitez des gens que vous aimez.

mercredi 30 novembre 2016

Pourquoi j'ai raté le Nanowrimo...


Nanowrimo


Même si j'avais choisi de ne pas participer au Nanowrimo officiel (qui consiste à écrire 50.000 mots durant le mois de novembre, soit un court roman) ; j'avais décidé de tenter le challenge en me fixant mon propre objectif. Pour cela, j'avais rejoint le groupe officieux des « nanoteurs » du forum d'écriture CoCyclics.

J'avais conscience de me fixer un challenge difficile, mais atteignable : écrire 50.000 signes et terminer l'un de mes arcs narratifs. Ma thèse ayant été déposée à la fin du mois d'octobre et la soutenance n'étant prévue que pour décembre, ça me laissait du temps pour l'écriture. Mais le résultat est sans appel...


10088 / 50000 (20.18%)


J'ai péniblement atteint les 10.000 signes (soit environ la moitié d'un chapitre). Seulement 20% de mon objectif. Pire, je n'ai même pas réussi à boucler le chapitre en cours. 

Pour quelle(s) raison(s) ? Je vois deux explications au fait d'avoir échoué. 

La première, c'est que j'ai souffert du syndrome de la page blanche en cours de route. Même si je visualisais précisément la scène que je voulais écrire, je n'ai pas réussi à trouver les mots justes. J'ai perdu de ma motivation, dans un premier temps. Ensuite, il m'a fallu reprendre la scène depuis le début, pour qu'elle corresponde mieux à mes attentes. Une fois la machine relancée, j'ai dû reprendre mes travaux universitaires et je n'avais plus assez de temps pour avancer beaucoup. Néanmoins, j'ai quand même réussi à écrire plus régulièrement une fois ce problème d'inspiration réglé. 

La deuxième raison n'est autre que la procrastination. Et sur ce point, je ne peux en vouloir qu'à moi-même. Au début du mois de novembre, j'avais pas mal de temps devant moi. Mais l'écriture est passée au second plan, car j'avais toujours envie de faire autre chose : lecture, séries, jeu vidéo, etc. J'en tire la conclusion que j'ai voulu aller trop vite après le rendu de ma thèse : j'étais trop fatiguée et pas assez motivée pour me lancer dans un objectif de 50.000 signes. Je n'ai pas laissé le temps à mon esprit de se ressourcer, et c'est certainement pour ça que le syndrome de la page blanche est apparu quand j'ai voulu me forcer...

Quel bilan ?  Au final, même si j'ai raté l'objectif que je m'étais fixé, je suis quand même contente d'avoir avancé de 10.000 signes. C'est toujours ça de pris ! Et puis, cette expérience me servira pour la suite. Quand j'aurai soutenu ma thèse, je ne vais pas foncer la tête la première. Je vais prendre le temps de me reposer. Et laisser Muse venir à moi...

samedi 12 novembre 2016

Sagas des Neuf Mondes de Pierre Efratas

 
Sagas des Neuf Mondes

 Quatre fleurs : J'ai bien aimé



Titre : Sagas des Neuf Mondes
Auteur : Pierre Efratas 
Genre : Fantasy, Mythologie
Public visé : Adultes
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 168 pages (Éditions Flammèche)

Quatrième de Couverture : Au cœur de notre vaste univers se dresse un majestueux frêne au tronc solide et aux branches vigoureuses sur lesquelles reposent neuf royaumes. Son nom : Yggdrasil.

Ami, prenez place ! En cette froide nuit d’hiver, Bjarni Steingrim, le scalde vagabond du Nord, a fait halte à notre porte pour nous conter l’histoire de ces mondes merveilleux où vivent de puissants dieux, de courageux mortels et d’étranges créatures.

Tremblez devant la colère de Thór ! Indignez-vous des fourberies de Loki ! Partagez la douleur de Freyja… Mais n’oubliez pas : côtoyer les dieux peut s’avérer dangereux.

Ce que j'en ai pensé  : Sagas des Neufs Mondes est un recueil de cinq nouvelles, d'une trentaine de pages chacune. Ces cinq nouvelles sont présentées sous forme de contes, chantés par un scalde : cette façon de raconter les récits, et les lier entre eux, apporte une touche originale qui m'a bien plu (même si, parfois, elle amène des digressions pas très heureuses au sein du récit). Ce procédé est assez immersif puisqu'il permet à l'auteur de s'adresser directement au lecteur (ou au conteur de s'adresser à son public). Les nouvelles sont traitées à la manière de contes mythologiques, c'est-à-dire que les personnages ne sont pas nécessairement approfondis : ce sont leurs aventures qui sont au centre du récit, pas leurs psychologies. Personnellement, j'aime beaucoup cette façon de raconter. Quant à la plume de Pierre Efratas, elle est particulièrement riche et complexe : le vocabulaire est dense, fouillé, les tournures de phrases sont recherchées. Cependant, certains passages m'ont paru artificiellement complexes, ne sonnaient pas toujours très bien, et la compréhension de certaines phrases s'en est trouvée altérée. Et si certains passages sont plus que savoureux (mention spécial à la verve de Gunnvör dans Le défi d'Hymir, par exemple) certaines saillies humoristiques, en décalage avec le ton global du récit, ne m'ont pas particulièrement touchée.                

Mon avis en résumé : Malgré quelques réserves qui font que Sagas des Neufs Mondes n'est pas tout à fait un coup de coeur, j'ai passé un très bon moment en compagnie du scalde Bjarni et des dieux d'Asgard. Je souligne également la qualité du livre et de sa couverture, très plaisante. C'est un bel objet (même en version poche). Amateurs de mythologie nordique, ne vous privez pas ! 

mercredi 9 novembre 2016

Cinq séries télévisées



Trouver des citations sur les bienfaits des séries télévisées est une tache bien plus ardue que pour la littérature. Au contraire, on trouve une multitude de citations pour dénoncer les effets néfastes de la télévision, comme cette phrase de Paul Carvel : « Le livre t'inspire, la télévision t'aspire. » Elle m'a plu, je l'admets. Pourtant, pour un écrivain (et pour tous les créatifs), l'inspiration se trouve partout : dans le quotidien, les faits divers, la nature, la littérature, le cinéma, les séries télévisées, les jeux vidéos, la musique... Et parfois même dans les choses les plus improbables. 

Les séries télévisées sont de bons moyens de trouver l'inspiration, surtout à notre époque où les productions de qualité sont de plus en plus répandues. Certaines séries n'ont rien à envier à certaines productions du cinéma ! J'ai longtemps été fâchée avec ce média, mais depuis quelques années, j'y ai repris goût. À l'image de mon précédent article « Cinq Livres », je vous propose de revenir sur les « Cinq Séries » qui m'ont marquée : les cinq séries que je préfère, les cinq séries qui fâchent, les cinq séries de mon enfance, etc. Comme vous allez le constater, le registre de l'imaginaire est largement surreprésenté. Article garanti sans spoiler !


Mon « top cinq » des séries télévisées

Je commence ce billet avec mes cinq séries préférées. Ce sont les séries qui me passionnent le plus, qui m'ont le plus fait vibrer, qui m'ont fait ressentir le plus d'émotions. Inutile de présenter Game of Thrones, tout le monde connaît. C'est tout simplement ma série préférée. Si je ne devais en conserver qu'une, ce serait celle-là. Sans que je sois en mesure de les hiérarchiser, viennent ensuite :
  • Les Tudors : série historique sur le règne de Henri VIII et sur ses tumultueuses histoires d'amour - un petit bijou, avec des musiques magnifiques, des costumes somptueux, de superbes décors, et une histoire passionnante ;  
  • Fringe  : série de SF sur des enquêtes paranormales mettant en scène un agent du FBI, Olivia Dunham, un scientifique marginal sorti d'un hôpital psychiatrique et son fils, Peter Bishop. Fringe est la série qui m'a réconciliée avec le format (après plusieurs années à l'avoir boudé) ; 
  • Orphan Black : série de SF racontant l'histoire de Sarah, une marginale, témoin du suicide d'une femme lui ressemblant trait pour trait. Décidant de prendre l'identité de la victime, Sarah découvre très vite qu'elles sont en réalité des clones et qu'elles ne sont pas les deux seules... Au-delà de l'histoire, tout à fait passionnante, c'est la performance de l'actrice Tatiana Maslany qui est incroyable. Interprétant pas moins d'une dizaine de rôles, dont cinq personnages principaux récurrents, Tatiana Maslany parvient à nous faire oublier qu'il n'y a qu'une seule actrice derrière tous ces personnages. Ne serait-ce que pour cette performance, je ne peux que vous conseiller cette série.       
En dernière position, j'ai quelque peu hésité. J'avais pensé à Vikings, une autre série historique que j'adore, notamment parce qu'elle traite d'une période et d'une civilisation que j'apprécie beaucoup, mais la dernière saison diffusée m'a pas mal déçue. À l'inverse, j'ai trouvé que Fargo, après une première saison époustouflante, avait réussi le pari de se renouveler malgré le changement d'époque et de personnages (et donc de casting) tout en conservant cette patte de violence absurde qui m'avait séduite dans la première saison.    



Les cinq séries de mon enfance

J'ai dû me creuser un peu la tête pour retrouver les séries que je regardais quand j'étais enfant ou adolescente. Quand j'avais 8-9 ans, je regardais Xena la princesse guerrière et Hercule, le samedi après-midi sur TF1 si mes souvenirs sont bons. On pouvait déjà remarquer à cette époque mon intérêt pour la fantasy et la mythologie (et pour les femmes guerrières fortes). Je suivais d'autres séries, plus épisodiquement, comme Stargate SG-1 (que je regardais avec mon père et mon frère) et Sliders : Les mondes parallèles (quand il n'y avait plus de dessins-animés sur les autres chaînes :p) Adolescente, je n'avais d'yeux que pour les soeurs Halliwell : mes héroïnes favorites dont les posters ornaient les murs de ma chambre. Je regardais Charmed tous les samedis soirs avec ma maman (la fameuse Trilogie du samedi soir, sur M6 - vous vous rappelez ?). Je ne ratais aucun épisode !

    

Mon « flop cinq » des séries télévisées

Dans cette catégorie, je parle des cinq séries que je n'ai pas pu terminer et/ou qui m'ont dégoûtée du format. Même si elle est appréciée par beaucoup de spectateurs, Lost est mon plus gros flop télévisuel (série SF où un avion se crash sur une île mystérieuse et où les survivants sont confrontés à des phénomènes bizarres). J'ai suivi assidûment la première saison que j'ai trouvée haletante et mystérieuse, énigmatique. Mais je n'ai pas retrouvé cette ambiance dans la deuxième saison, et je me suis lassée par tous ces mystères qui s'ajoutent. J'ai arrêté de suivre après quelques épisodes de la saison 3. Dans la même veine, j'ai arrêté Once Upon a time (série fantastique revisitant les contes de fées) au milieu de la saison 3. Si j'avais beaucoup aimé la première saison (malgré son côté un peu kitch) et le concept original de transposer des personnages de contes dans une ville contemporaine, j'ai eu plus de mal avec la saison 2. Et le fait de basculer de plus en plus vers du Disney et du fan-service à outrance (la saison 4 était dédiée à La Reine des Neiges) m'a fait décrocher. 

Drop Dead Diva (série fantastique où une bimbo un peu nunuche meurt dans un accident de voiture et se réincarne dans le corps de Jane, brillante avocate en surpoids) et The magicians (série fantastique mettant en scène des jeunes adultes dans une université de magie et confrontés à une série d'évènements obscurs) sont deux cas à part. 
  • Je suis pratiquement allée au bout de la première : malgré un postulat simpliste, Drop Dead Diva est une série légère, fraîche et divertissante qui fait du bien au moral (et quand je l'ai regardée, j'étais dans une période où j'avais besoin de ça). Mais à la fin de la saison 4, la série et les histoires d'amour de Jane prennent une tournure qui m'a assez déplu. J'ai continué à regarder la saison suivante et le début de la saison finale, mais je n'ai pas terminé car le show n'arrivait plus à me captiver. J'ai donc arrêté Drop Dead Diva à quelques épisodes de la conclusion. J'en garde tout de même un bon souvenir. 
  • À l'inverse, il ne m'a suffi que de deux épisodes pour laisser tomber The magicians : je n'aime pas me faire un avis aussi tranché sur une série en 2 épisodes, mais les personnages sont tellement caricaturaux (le geek dépressif et sans amis ; l'intello asociale, arrogante et sans amis ; la brute/racaille au grand cœur et sans amis...) Sans parler des passages explicatifs décousus, où on ne pipe rien de ce que se racontent les personnages. À oublier.  
Les Borgias est une série qui avait tout pour me plaire : série historique, costumes somptueux, histoires intéressantes, musique composée par Trevor Morris... mais ça n'a jamais réussi à prendre. J'ai essayé par deux fois, sans succès. De toute façon, la série a été annulée au terme de la troisième saison, laissant les spectateurs sans conclusion...



Les cinq séries que je viens de terminer

Parlons maintenant des cinq dernières séries que j'ai regardées. Toutes du registre de l'imaginaire ! Pour commencer, la quatrième saison d'Orphan Black a continué de me tenir en haleine jusqu'au bout. On approche du dénouement final.

Luke Cage (saison 1) est l'une des séries de super-héros Marvel diffusées sur Netflix : une bonne surprise, car je pensais ne pas accrocher. Moins intéressante que Daredevil et Jessica Jones à mon goût, elle reste néanmoins divertissante. Toujours sur Netflix, j'ai également été happée par la première saison de Stranger Things (comme beaucoup de personnes) : série fantastique/science-fiction prenant place dans les années 1980 et racontant la disparition mystérieuse d'un jeune garçon, que ses amis vont chercher à retrouver.

La première saison de Preacher m'a également bien plu, si ce n'est que j'ai eu l'impression de me faire avoir en regardant le dernier épisode. Toute cette première saison ne sert finalement qu'à introduire la deuxième saison : l'histoire (la vraie) ne démarre, en définitive, qu'à l'épisode final. Hâte de voir la deuxième saison, car ça promet d'être très intéressant.

Dans le genre « coup de cœur de l'année », je vous présente 11.22.63 : série de science-fiction nous racontant l'histoire de Jake Epping dont la vie bascule lorsqu'il découvre un passage temporel pour retourner en 1960. Son ami Al, mourant, a passé sa vie à essayer de déjouer l'assassinat de J.F. Kennedy. Il demande alors à Jack de continuer son entreprise... Jack accepte et part dans le passé. L'assassinat n'aura lieu que dans trois années : qui sait ce qui peut se passer d'ici là ?  11.22.63 a été un vrai coup de cœur. Si, de prime abord, la mini-série peut avoir l'air d'une banale enquête pour déjouer l’assassinat de JFK, elle explore d'autres thèmes tout au long des 10 épisodes qui la compose. James Franco, dans le rôle de Jake, est attachant, émouvant. On suit son histoire avec plaisir. Bref, une série que je recommande.  



Mes séries du moment

Pour cette catégorie, je ne parlerais que de deux séries ; je ne vais pas en inventer pour rentrer dans le moule des « cinq », pas vrai ? En ce moment, je regarde Westworld, la nouvelle série de HBO, la chaîne qui diffuse Game of Thrones. Westworld est une série de science-fiction, mettant en scène un parc d'attraction futuriste reconstituant l'époque du Far West et peuplé d'androïdes mis à la disposition des visiteurs, qui peuvent s'adonner librement à toutes les activités. Suite à un problème informatique, certains androïdes commencent à se comporter anormalement... Parti comme c'est, la série va être un nouveau coup de cœur pour moi !
À côté de Westworld, j'ai commencé la deuxième saison de Mr. Robot, classifiée comme série « techno-triller », « thriller psychologique » et « satire sociale ». Difficile de vous parler de cette série : elle raconte l'histoire d'Elliot, un jeune homme souffrant de troubles psychologiques, d'anxiété et de dépression, qui ne peut s'empêcher de hacker les gens de son entourage. Un jour, il est contacté par Mr Robot, un anarchiste qui sollicite son aide pour s'attaquer au système capitaliste, aux banques et grosses entreprises, et notamment au conglomérat E.Corp. C'est une série à l'univers particulier, aux personnages troubles et à la réalisation très photographique. Les cadrages et prises de vue, ainsi que les dialogues, la musique et l'esthétique globale de la série, sont très stylisés.



* * *

Voilà pour cet article dédié aux « Cinq Séries » (beaucoup plus long que je ne l'avais prévu, j'espère ne pas vous avoir perdu en route!) N'hésitez pas à me dire en commentaires si je vous ai fait découvrir des séries et/ou donner envie d'en voir certaines ! Et puis, je suis preneuse de toutes suggestions de séries (maintenant que vous connaissez un peu mes goûts...) Au plaisir !

mardi 1 novembre 2016

Le NaNoWriMo d'Edel-Weiss (2016)



Depuis plusieurs années, le mois de novembre est un mois dédié à l'écriture : de nombreuses personnes se lancent le défi d'accomplir le célèbre Nanowrimo. Chaque année, je regrette de ne pas pouvoir y participer - le mois de novembre étant souvent très chargé. Mais cette année, j'ai décidé de succomber à l'appel (ou presque). 

D'abord, c'est quoi le Nanowrimo ? Le « NaNoWriMo, ou mois national d'écriture de roman (National Novel Writing Month), est un projet d'écriture créative dans lequel chaque participant tente d'écrire un roman de 50 000 mots - soit environ 175 pages - en un seul mois. » (Wikipédia) 

Pour beaucoup d'auteurs, il s'agit de profiter d'une émulation collective pour écrire le premier jet d'un roman. Pour d'autres, le Nanowrimo permet d'avancer sur un projet en cours d'écriture. Officiellement, il faut s'inscrire sur le site et attester de sa progression (pour, je crois, recevoir un certificat à la fin du mois de novembre, si on a réussi à écrire les 50.000 mots). Néanmoins, beaucoup d'initiatives plus informelles émergent en parallèle du Nanowrimo officiel. 

En effet, 50.000 mots, c'est énorme ! Dans sa forme officielle, le Nanowrimo ne convient pas à tout le monde. Connaissant mes forces et mes faiblesses, je sais que le Nano ne sera jamais atteignable pour moi. En revanche, ça reste l'occasion de se lancer un défi sur le plan de l'écriture. Sur le forum Cocyclics (sur lequel je traîne mes guêtres, pour rappel), un Nano off a été inauguré. Chaque personne souhaitant participer est invité à se fixer un objectif, quelle que soit sa taille. Pour moi, c'est une alternative appréciable : profiter de l'émulation du mois de novembre et de l'encouragement des participants, tout en restant sur un objectif difficile (mais atteignable). Je partage donc avec vous mon objectif pour ce Nanowrimo non-officiel :

Titre de l’œuvre : Prophétie Nordique
Objectif 2016 : Terminer l'arc narratif n°2
Nombre de signes à atteindre : 50.000 signes


Rendez-vous à la fin du mois pour le bilan !


jeudi 6 octobre 2016

Quand ma thèse sera terminée...



En ce moment, c'est très calme sur le blog... Mais c'est une véritable tempête qui s'abat sur mon quotidien ! L'année 2016 sonne le glas de ma vie de thésarde - ce n'est pas trop tôt. Je suis dans la dernière (très) grosse ligne droite, et je serai libre d'ici la fin du mois. Du moins, pour la partie écrite. Il restera la soutenance, mais chaque chose en son temps (et un temps pour chaque chose) En attendant ma délivrance, c'est les montagnes russes émotionnelles. Déprime et stress en supplément. Alors, entre deux chapitres à terminer (comprenez : entre deux prises de tête) je me remonte le moral en imaginant toutes les bonnes choses qui m'attendent quand j'en aurais enfin terminé ! 

     ☼ Reprendre l'écriture

           ☼ Commencer mon projet Sous les écailles du dragon
           ☼ Trier mon carnet d'idées pour Prophétie Nordique
           ☼ Prendre enfin le temps d'écrire des nouvelles
           ☼ Corriger ma nouvelle Le temps nous est conté
           ☼ Me remettre au jeu de rôle textuel


     ☼ Me remettre à la lecture

           ☼ Reprendre l'alpha-lecture des Panthras
           ☼ Diminuer ma pile de livres à lire
           ☼ Chroniquer mes découvertes sur le blog 
           ☼ Redevenir active dans la section des challenges de Cocyclics
           ☼ Recommencer à faire des bêta-lectures


     ☼ Prendre du bon temps 

           ☼ Faire la grasse mat' ou la sieste sans culpabiliser
           ☼ Arrêter de spammer la touche F5 de mon ordinateur en attendant un mail de mon DR
           ☼ M'offrir un soin relaxant dans un institut
           ☼ Commencer la série vidéoludique Mass Effect
           ☼ Regarder des animés, plein d'animés !
           ☼ Visionner tous les films Wu Xia que je me suis listés 
           ☼ Glander devant la télévision sans aucun scrupules
           ☼ Regarder les séries TV que je n'ai pas eu le temps de regarder
           ☼ Reprendre le scrapbooking et le coloriage
           ☼ Cuisiner
           ☼ Prendre le temps, tout simplement


Article inspiré des Listes de La Nife en l'Air

jeudi 1 septembre 2016

Le 1er septembre 2016, j'ai acheté un livre de SFFFH francophone !


Le grand jour est arrivé ! Nous sommes le 1er septembre, et que se passe-t-il aujourd'hui ? 

C'est la rentrée scolaire ! Bonne reprise à tous ceux qui reprennent le chemin du travail ou les bancs de l'école. Mais le 1er septembre, ce n'est pas uniquement la rentrée ! C'est aussi le jour de l'opération « J'achète un livre/ebook de SFFFH francophone » ; dont je vous ai parlé récemment. Même avec un petit budget ultra serré comme le mien, on peut participer ! J'ai en effet décidé de ne pas dépenser plus de 5 euros aujourd'hui pour diverses raisons (dont notamment le salon littéraire des Halliennales qui se tiendra début octobre - et pendant lequel je vais dépenser bien plus que 5 euros si vous voulez mon avis) Même avec 5 euros, je me suis fait largement plaisir ! 

Alors, vous voulez savoir ce que j'ai acheté ? J'ai finalement craqué pour :
Les cordes écarlates d'Andréa Deslacs (Éd. Fantasmagorie)
Morgane des Fées de Florence Cochet (Éd. Flammèche)
La pucelle et le démon de Bénédicte Taffin (Asgard éditions)


Les cordes écarlatesMorgane des fées Florence CochetLa pucelle et le démon



Deux nouvelles et un roman. J'avais envie de prendre des formats courts parce que j'ai moins de temps pour m'adonner à la lecture, et les nouvelles (ou novellas) sont le bon compromis. J'ai entendu des avis positifs sur la nouvelle d'Andréa Deslacs (et j'avais envie de découvrir sa plume). Quant à Florence Cochet, j'ai commencé son recueil Créatures, chimères et châtiments que j'aime assez. Tout ce qui touche au cycle arthurien m'intéressant, je me suis dit que c'était l'occasion de voir ce que donnait sa nouvelle. Pour ce qui est du roman de Bénédicte Taffin, j'en avais entendu parler en bien, il y a quelques temps. Il m'était un peu sorti de la tête, mais ce matin quelqu'un a dit (sur la page Facebook de l'évènement) avoir acheté un autre de ses livres, et La pucelle et le démon s'est rappelé à mon bon souvenir.  

Si de votre côté, vous ne savez toujours pas quoi acheter, je vous redonne le lien de mon article sur l'évènement où vous trouverez une petite liste de suggestions. Vous pouvez aussi consulter la liste de mes chroniques de lecture. Enfin, n'hésitez pas à faire un petit tour sur la page facebook de l'évènement !

Bon voyage dans les mondes imaginaires des auteurs francophones !

mercredi 24 août 2016

Les loups chantants d'Aurélie Wellenstein


Les loups chantants Wellenstein
 
Cinq fleurs : Je suis conquise


Titre : Les loups chantants
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Fantasy
Public visé : Jeunes adultes, Adultes
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 265 pages (Éditions Scrineo)

Quatrième de Couverture : Frappée par une maladie rare, la peau de Kira se couvre de glace. Dans quelques jours, la jeune fille sera devenue une statue, prisonnière de son propre corps. Pour la sauver, son frère, Yuri, s'élance avec son attelage de chiens de traîneaux à travers les mille kilomètres de steppes glacées qui les séparent l'hôpital. Mais aussitôt partis, une meute de loups psychiques les prend en chasse. Les prédateurs s'infiltrent dans l'esprit du jeune homme, et la louve de tête lui souffle alors un terrible secret : elle est son ancienne petite amie. Celle qu'il avait crue morte, un an auparavant.

Rêve, folie, piège mortel ou réalité ? Tout en se battant pour sauver sa sœur, Yuri va devoir affronter les fantômes de son passé.

Ce que j'en ai pensé  : Après avoir été séduite par deux autres romans d'Aurélie Wellenstein (dont les chroniques sont disponibles sur mon blog), Les loups chantants viennent conforter mon sentiment : j'adore ce que nous propose cette auteure. Avec ce nouveau roman, Aurélie Wellenstein nous emmène dans un univers froid et glacial, celui des steppes enneigées et de l'hiver ; mais pas n'importe quel hiver. Un hiver redoutable, hostile et magique qui ne facilitera pas la tâche de nos héros dans leur course effrénée pour sauver Kira, victime d'un mal qui la ronge et la transforme en glace. Comme dans le Roi des Fauves, c'est une véritable course contre la montre qui s'instaure dès les premières pages.La tension est palpable tout au long du roman ; et Aurélie Wellenstein réussit encore une fois à nous tenir en haleine grâce à sa plume dynamique et efficace.

L'ambiance hivernale, glaciale, m'a beaucoup séduite ; tout comme l'univers construit autour du redoutable blizzard - ses légendes, ses divinités, ses créatures.  La magie dont se servent les personnages pour affronter le courroux hivernal m'a également conquise. À l'instar des autres romans de l'auteure, les héros sont attachants et bien caractérisés. J'ai particulièrement aimé Yuri, le personnage principal de cette aventure, et les thématiques qui lui sont associées. Yuri est un jeune homme tourmenté par le deuil et le chagrin suite à la disparition de son grand amour ; mais également tourmenté par le fol espoir de retrouver celle qu'il n'arrive pas à oublier. Tourmenté aussi par le destin qui s'acharne contre lui : pas encore remis de la disparition de sa fiancée, Yuri doit endurer un long périple à travers le blizzard pour sauver sa sœur et ne pas perdre une nouvelle fois un être cher. Comme dans le Roi des Fauves, l'aventure est sombre, teintée de pessimisme et de fatalisme, et l'auteure nous emmène où on ne l'attend pas.

Qu'ils soient ordinaires, comme les chiens d'attelage, ou magiques, comme les loups chantants, les animaux sont soigneusement et intelligemment mis en scène. Ils occupent une place centrale dans le roman, mais leurs instincts et leur animalité ne sont pas dénaturés pour servir l'intrigue. Ce sont des animaux et agissent comme tels. C'est un élément qui m'avait déjà beaucoup plu dans Chevaux de foudre. 

Attention, léger spoiler pour terminer : Le seul bémol pour moi, ce sont les références à notre monde et notre époque ; qui m'ont sortie de ma lecture lorsqu'elles ont été introduites la première fois. J'ai pensé, en lisant les premières pages, qu'il s'agissait d'un univers médiéval, inventé de toutes pièces, alors quand les premiers éléments contemporains ont été évoqués par l'un des personnages, j'ai été surprise et un peu déçue. Mais ça n'a pas entaché la suite de l'histoire et le plaisir que j'ai eu à la lire.


Mon avis en résumé : Un livre que je recommande chaudement (sans mauvais jeu de mot) Je lis rarement un roman aussi vite ! J'ai été aspirée dans l'univers glacial des Loups chantants, happée par la course effrénée des héros, envoûtée moi aussi par le chant des loups. Ou peut-être devrais-je dire par la plume d'Aurélie Wellenstein : la lecture de ce troisième roman confirme que ses histoires savent toujours me séduire. 
 

lundi 22 août 2016

Ray’s Day 2016



Aujourd'hui, nous sommes le 22 août et nous célébrons le Ray's Day, en hommage à l'écrivain et passionné de lecture, Ray Bradbury. Cette journée est dédiée à la lecture, aux auteurs et aux livres ; et j'avais déjà pu écrire un article l'année dernière pour parler de mon profil de lectrice. Comme le rappelle le blog de l'initiative : « Chacun célèbre la lecture comme il l'entend. L'essentiel, c'est que ça reste gratuit et partageable. » Cette année, je n'ai pas prévu d'article spécifique, mais beaucoup d'autres personnes se font une joie de célébrer cette journée en publiant en lecture libre des nouvelles, des textes, des articles de blog ou des vidéos. Par exemple, les éditions Voy'el proposent de découvrir gratuitement leur collection e-court ; profitez-en ! 

De mon côté, je profite de cette journée pour parler d'une autre initiative qui aura lieu dans une quinzaine de jours, et qui vise à promouvoir les lectures de l'imaginaire :

« Le 1er septembre, j’achète un livre/ebook de 
Science-Fiction/Fantastique/Fantasy/Horreur francophone »



« Cette opération consiste (...) à inciter les lecteurs à acheter au moins un livre ou ebook de Science-Fiction/Fantastique/Fantasy/Horreur francophone ce jour-là, afin de soutenir et découvrir les nombreux talents de la francophonie dans les divers genres des littératures de l'imaginaire. » Présentation de l'opération par Gaëlle Dupille, fondatrice de l'Invasion des Grenouilles, projet visant à promouvoir la littérature fantastique francophone.

2016 sera la troisième édition de cet évènement et j'avais déjà participé l'année dernière, en achetant La pelote d'épingles de Cécile G. Cortes. Je compte bien récidiver cette année ! Le principe est simple : le 1er septembre, pour soutenir la littérature francophone (et pas seulement française), achetons au moins un livre papier ou numérique appartenant au registre de l'imaginaire. N'hésitez pas à en parler autour de vous ou à vous inscrire sur la page Facebook de l'évènement.

Pourquoi une telle initiative ? Parce que les auteurs francophones sont souvent boudés par les lecteurs, qui leur préfèrent les auteurs anglophones. Souvent, c'est parce qu'il y a une méconnaissance de la littérature de l'imaginaire francophone  : certains pensent que la SFFF française n'existe pas ou peu ; qu'elle se résume à quelques ouvrages. Or, les auteurs francophones ont eux aussi de très belles œuvres à nous proposer ! D'ailleurs, j'ai longtemps cru que les anglophones avaient dominé ma culture livresque : mais c'est faux. Bon nombre de mes lectures adolescentes ou de jeune adulte étaient françaises ; beaucoup de mes livres préférés sont francophones : La Quête et Les Mondes d'Ewilan de Pierre Bottero ; La malédiction de l'anneau d'Édouard Brasey ; La trilogie des Elfes de Jean-Louis Fetjaine ; Chroniques du pays des mères d'Élisabeth Vonarburg ; Khanaor de Francis Berthelot ; etc. pour ne citer que les plus grandes œuvres francophones qui m'ont inspiré. 

Je vous invite à consulter l'article de Zahardonia, sur son blog Monde Fantasy : elle y répertorie des maisons d'édition et des auteurs auto-publiés francophones. De mon côté, je vous propose une petite liste non exhaustive (et pas du tout subjective) de livres à acheter pour l’occasion. Il s'agit de livres que j'ai déjà lus, de livres sur ma pile à lire ou ma liste d'envie, et/ou des livres de connaissances et amis, dont j'ai entendu du bien ! En espérant vous donner un panel hétéroclite :

     • Chrysalide d'Ivan Kwiatkowski ; E-courts des éditions Voy'el
     • Les enfants du passé de Luce Basseterre ; Voy'el 
     • Le Roi des Fauves d'Aurelie Wellenstein ; Scrinéo
     • La Caverne des centaures mâles de Marie-Catherine Daniel ; Mythologica
     • La Guerrière Fantôme (T.1) de Lise Syven ; Du Riez
     • Le Jarwal de Patricia Le Sausse ; Du Riez  
     • Yggdrasil : La Prophétie de Myriam Caillonneau ; auto-éditée
     • Le Chasseur de Sorcières d'Angel M. Meynard ; Éditions Flammèche
     • Sagas des Neuf Mondes de Pierre Efratas ; Éditions Flammèche 
     • Aila et la magie des fées de Catherine Boullery ; UPblisher
     • Les Neiges de l'éternel de Claire Krust ; ActuSF
     • Draconis Lex, huitième numéro de la revue Etherval
     • Isulka la Mageresse (T.1) de Dorian Lake ; Lune Écarlate
     • Les cordes écarlates d'Andréa Deslacs, Fantasmagorie
     • Drôle de mort de Sophie Moulay, Numeriklivres
     • Le septième guerrier-mage de Paul Béorn, Bragelonne

Vous pouvez également vous inspirer de mes chroniques de lecture. Comme l'année dernière, j'hésite encore sur le titre que j'achèterai ce jour-là, mais j'ai quelques petites idées... Peut-être avez-vous des suggestions à me proposer ? Avez-vous déjà choisi votre/vos livre(s) ?

mercredi 17 août 2016

Doit-on critiquer un livre qu'on n'a pas aimé ?



Doit-on critiquer un livre qu'on n'a pas aimé ?

Cette question, je l'entends régulièrement dans les espaces communautaires que je fréquente – blogs & forums. Elle revient comme une rengaine. Que je l'entende et que je me la pose de temps à autre, cela n'a rien d'étonnant : lorsqu'on écrit soi-même ;  lorsqu'on côtoie des lecteurs, des auteurs ou des acteurs de l'édition ; lorsqu'on rencontre personnellement des auteurs et lorsqu'on tisse des liens affectifs avec certains écrivains ; lorsqu'on est au fait du travail abattu pour terminer un livre ; lorsqu'on a conscience du poids des critiques et du mal qu'elles peuvent faire – pour parfois l'avoir vécu soi-même ; la question se pose avec d'autant plus d'acuité. Dans un tel contexte, il me semble normal et compréhensible que certains lecteurs décident d'arrêter de chroniquer les livres qu'ils n'ont pas aimés. 

Depuis le début du mois d'août, la blogosphère littéraire s'agite à nouveau face à cette question. Le débat a été relancé par un article publié par une auteure, Roznarho : « Pourquoi : il ne faut pas chroniquer un livre qu’on n’a pas aimé ou pas compris » – un titre provocateur, pour un article pas moins frondeur. Je vous laisse en juger si la lecture vous en dit. Pour ma part, je comprends les réserves de ceux qui ne veulent pas ou plus chroniquer des livres qu'ils n'ont pas aimés. Ou le choix de parler uniquement des livres qui ont plu. En revanche, les arguments tels que le « chantage affectif » ou « l'illégitimité des lecteurs à donner un avis » passent mal chez moi. 

Je considère que tout le monde a le droit de donner son avis ; et ce n'est pas parce que certains font le choix de ne pas chroniquer négativement que nous sommes tous obligés d'en faire de même. Le faux-argument de la légitimité à parler de son expérience de lecture (reposant souvent sur les postulats que le lecteur n'a pas compris ce qu'il lisait ou que le lecteur ne sait pas ce qu'écrire un livre signifie) est, pour moi, d'une pauvreté argumentative absolue, quand on essaye de convaincre un auditoire qu'il ne faut pas donner son avis. Il est d'ailleurs consternant de voir que la légitimité du lecteur est remise en cause dans le cas des critiques négatives, mais relativement peu quand il s'agit de critiques positives. Si les avis sont sans consistance, sans arguments, mais qu'ils glorifient l'auteur et son œuvre sans étayer leurs propos, étonnamment, on trouve rarement à y redire.

En tant que lectrice, rien ne m'agace tant que la pléthore d'avis positifs sur un livre qui souffre pourtant bel et bien de défauts. On peut adorer un livre qui a des faiblesses, et avoir l'honnêteté de reconnaître qu'il n'est pas parfait (ce n'est d'ailleurs pas ce qu'on lui demande, mais c'est un autre débat) Et alors, quand de surcroît, les seuls avis négatifs se font systématiquement lynchés par la vindicte publique... Si vous ne voyez pas de quoi je parle, prenez des sites comme Amazon (ou Babelio) : vous y croiserez des cas de lynchage de critiques négatives, notamment sur des livres auto-édités ayant un relatif succès. On y accuse le lecteur de ne pas avoir lu (ou acheté) le livre ; de ne pas avoir compris le livre ; d'être un auteur raté, jaloux et aigri ; ou d'être un écrivain auto-édité concurrent ; voire même d'avoir une dent contre l'auteur du livre. 
       



Alors, quel est mon avis sur la question ? 

Si vous lisez mes chroniques de lecture, vous connaissez déjà la réponse. Pour moi, on peut dire, sans problème, qu'on a passé un mauvais moment en compagnie d'un livre. Est-ce utile de le faire ? Tout dépend de votre mode de fonctionnement. Si vous chroniquez toutes vos lectures, ne pas chroniquer un livre qui a déplu peut être perçu comme un manque de franchise (même s'il peut y avoir un tas de raisons derrière ce choixmanque de temps, pas grand-chose à dire, livre déjà chroniqué des dizaines de fois, etc.). Chroniquer un livre qui a déplu, mais dire que vous avez adoré, c'est malhonnête. En revanche, si vous ne présentez que vos coups de cœur littéraires, il me semble inutile, voire mesquin, de, tout à coup, présenter une œuvre pour la descendre ! Pour moi, il faut être cohérent avec soi-même. Dans mon cas, je chronique toutes mes lectures terminées. Je lis assez peu, j'ai donc le temps de faire une fiche pour chaque roman.

Il faut également s'interroger sur les raisons qui nous poussent à écrire des chroniques de lecture : pourquoi et pour qui ? Cela peut être pour faire découvrir des œuvres spécifiques ; pour répondre à un service de presse (recevoir un livre en échange d'une chronique) ; pour partager son sentiment concernant une lecture ; pour se rappeler de ce qu'on a aimé ou moins aimé dans un livre ; etc. Est-ce que vous écrivez pour vous, pour les écrivains et/ou maisons d’édition, pour les lecteurs ? Pour tout le monde ? Dans mon cas, j'écris avant tout pour partager mon expérience avec d'autres lecteurs. Quand je termine un livre, j'aime pouvoir discuter de ce qui m'a plu ou déplu (et c'est pareil pour un film, une série, un jeu vidéo, etc.) J'aime m'extasier devant les éléments qui m'ont conquise ; à l'inverse, j'aime pouvoir évacuer la frustration que j'ai pu ressentir sur certains points. Je le fais donc pour moi, mais aussi pour les autres lecteurs qui seraient éventuellement intéressés. 

Quelle utilisation des commentaires, par ailleurs ? 

Personnellement, je ne m'arrête pas à une chronique négative pour mes choix de lecture. En général, je lis assez peu les critiques avant de me lancer. Je m'y intéresse davantage post-lecture ; pour voir ce que les autres en ont pensé, pour comparer nos expériences de lecture, pour voir si j'ai aimé les mêmes choses que les autres, etc. Si je m'intéresse aux critiques avant de me lancer dans une lecture, c'est parce que j'hésite – c'est-à-dire que le résumé et la couverture n'ont pas suffi à me convaincre. Dans ces cas-là, je recoupe les avis positifs et négatifs, pour voir ce qui ressort le plus souvent. Enfin, il m'est peut-être déjà arrivé de vouloir lire un livre parce que quelqu'un en a fait les louanges ; mais, à l'inverse, je ne crois pas m'être déjà détournée d'un livre que je voulais lire parce que quelqu'un disait ne pas l'avoir apprécié. Parfois, il m'arrive même d'être encore plus intriguée par un livre qui aurait reçu des avis négatifs ou mitigés. Ce n'est pas fréquent, mais ça arrive parfois.  


Critiquer un livre qu'on n'a pas aimé, oui, mais pas n'importe comment. 

Si je considère que critiquer négativement ne pose pas de problème, en revanche, je n'aime pas critiquer négativement sans argumenter, sans nuancer. Déjà, parce que dire qu'un livre, c'est de la merde ; ce n'est pas respectueux de toutes les personnes qui ont cru et investi dans ce projet, à commencer par l'auteur qui y a consacré son temps, son énergie, sa passion. C'est complètement stérile. Ensuite, ce n'est pas parce que je n'ai pas apprécié la lecture que ce sera le cas pour tout le monde. Enfin, à moins de tomber sur un livre vraiment catastrophique et qui ne réponde pas du tout à mes goûts et attentes, je considère qu'il y aura toujours des points positifs à soulever. Cela ne veut pas dire que ça rattrapera les points négatifs ; mais je suis convaincue que tout irait mieux si les gens n'oubliaient pas de nuancer leurs propos, de temps à autre (et c'est valable pour tous les domaines, pas uniquement les chroniques littéraires). 

Et pour les auteurs débutants ou peu connus ? 

Je crois qu'il faut également faire preuve d'indulgence dans certains cas – les jeunes auteurs ; les auteurs débutants ; les auteurs auto-édités ; les fanzines ; etc. C'est un point de vue très personnel, qui ne sera peut-être pas partagé, mais je ne crois pas qu'on puisse lire de la même façon le livre d'un auteur plusieurs fois publié, dans de grosses maisons d'édition, et le premier livre d'un auteur publié dans une petite maison d'édition, ou le premier livre d'un auteur auto-publié. Je serai intransigeante dans le premier cas sur certains points (coquilles traînant dans le texte, par exemple) ; moins dans le second. Cela ne veut pas dire que je vais ériger en Coup de cœur une lecture agréable et divertissante uniquement parce qu'elle a été écrite par un auto-publié ou un auteur débutant ; mais je serai moins sévère sur les petites faiblesses du roman (ce qui, à nouveau, ne signifie pas que je ne vais pas les souligner dans ma chronique – mais leur impact sur mon ressenti global sera atténué) 

En revanche, si ce sont des défauts qui gâchent complètement mon expérience de lecture, je ne serai pas plus indulgente que pour un livre publié par une grande maison d'édition. Le fait d'être auto-édité ou édité dans une petite maison d'édition ne devrait pas, pour moi, obliger les lecteurs à museler leur ressenti, sous prétexte que cela peut faire du tort à l'auteur (et aux personnes qui gravitent autour). Proposer un livre au public, c'est prendre le risque qu'il ne plaise pas. Aux lecteurs la liberté de dire ou taire pourquoi l'ouvrage a déplu. 

Pour conclure, j'ajouterais que je n'ai jamais dû chroniquer négativement un livre d'un(e) auteur(e) que je côtoie ; mon avis est donc peut-être biaisé. En revanche, j'ai déjà chroniqué des romans d'auteurs qui pouvaient potentiellement passer sur mon blog ; et il est vrai que dans ces cas-là, je redoublais de prudence dans le choix de mes mots. J'ai essayé de rester fidèle à mon ressenti, tout en expliquant honnêtement ce que j'avais aimé et ce que je n'avais pas aimé. C'est un exercice délicat, humainement parlant, car le glissement entre le livre et l'auteur peut s'opérer très vite. Ce n'est pas parce qu'on critique un roman qu'on critique la personne ; et je pense qu'il faut toujours rester vigilant à ce propos. Je conçois donc complètement qu'on puisse décider du jour au lendemain d'arrêter les chroniques quand on est soi-même écrivain et que les livres lus sont ceux d'amis. 



enfant lecture

mardi 19 juillet 2016

Rose-thé et gris-souris de Marie-Catherine Daniel

Rose-thé et gris-souris Marie-Catherine Daniel

Quatre fleurs : J'ai bien aimé



Titre : Rose-thé et Gris-souris
Auteur : Marie-Catherine Daniel
Genre : Romance
Public visé : Adolescents, Adultes
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 104 pages (Éditions Milady)

Quatrième de Couverture :  Elle, c’est Gertrude. Une comptable.
Elle débarque à peine à la Réunion, et elle traîne derrière elle un bagage un peu trop lourd à porter. Elle aimerait se fondre dans le paysage. Elle a décidé que le rose-thé et le gris-souris étaient les bonnes couleurs pour se faire accepter dans le supermarché où elle travaille.
Un supermarché dont le patron, François, est autant du genre à exiger des heures sup le samedi matin… qu’à offrir à une comptable Le Grand Livre d’Or de la Poésie Réunionnaise.

Lui, c’est Dégage. Un chien errant.
Il vient de perdre toute sa famille. Mais il n’est pas désespéré : il va fonder un nouveau clan ! Il a justement repéré une humaine fort sympathique, qui ne « l’appelle » pas quand il se met à la suivre.

Gertrude a peur des chiens, elle n’apprécie pas du tout qu’un clébard squelettique et galeux s’attache à chacun de ses pas. Pourtant, c’est grâce à lui qu’elle apprendra peu à peu à redonner une chance aux autres et à la vie…

Ce que j'en ai pensé  : Trois mots pour résumer ce court roman : frais, drôle et dépaysant.

Dans Rose-thé et Gris-souris, on alterne les points de vue de Gertrude, une comptable un brin cynique et désabusée, et de Dégage, un chiot errant en quête d'une famille. Gertrude apporte le côté drôle du roman, avec ses réflexions et ses pensées toujours très lucides, pragmatiques et mordantes ; alors que Dégage, de son côté, apporte de la fraîcheur et de la nouveauté. Impossible de ne pas craquer pour lui, pour ses pensées naïves et candides de chiot plein de bonne volonté qui ne rêve que d'une chose : se faire adopter. Le côté dépaysant nous vient du décor, l'île de la Réunion, et du vocabulaire très local employé par l'auteure.

Le ton oral du roman sert bien l'histoire et son aspect humoristique. Par contre, j'ai trouvé que l'ensemble était un poil trop court - certains passages auraient sans doute mériter qu'on s'y attarde plus longuement. Enfin, la romance contemporaine, ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé à la base ; mais ça n'empêche que j'ai quand même passé un bon moment en compagnie de Gertrude et Dégage !      
         
Mon avis en résumé  : Fraîche, drôle et dépaysante, cette comédie romantique m'a fait passer un bon moment. J'ai complètement craqué pour l'adorable Dégage !

lundi 4 juillet 2016

Défi écriture - Faites vos jeux !


Plusieurs fois par an, l'équipe d'animation du forum CoCyclics organise des défis d'écriture pour les membres qui ont un projet en cours de rédaction (et présenté sur le forum). La consigne est simple : respecter le thème du défi et limiter sa participation à 5.000 signes. Sur le blog, je poste la version longue de ce défi.  

Ce que j'apprécie dans ces défis d'écriture, c'est qu'ils nous permettent de sortir de nos personnages du cadre de notre roman, de leur inventer des aventures et de nous plonger dans des réalités alternatives qui repoussent les frontières de notre projet. 

L'écriture sous contrainte a tendance à stimuler mon imagination ; et je dois dire qu'avec ce dernier défi, je me suis beaucoup amusée. Vraiment beaucoup. Et cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit avec autant de légèreté. Le ton du défi vous paraîtra peut-être différent de ce que j'écris d'habitude, mais je ne sais pas trop. Je ne me rends pas bien compte.   

« En cet été qui s'annonce, accordons donc une pause à nos héros surmenés, las de sauver (ou de chercher à détruire) le Monde/l'Humanité/l'Univers. Pour ce nouveau défi, nous vous proposons comme thème : les jeux. Aussi bien dans leur dimension ludique (...) que dans leur dimension sportive. Dites nous tout sur les us et coutumes ludiques de vos mondes. » (Défi proposé par l'équipe des capes violettes de Cocyclics)



Les deux Amazones bondirent du sol à quelques fractions de seconde d’intervalle. Elles s’élancèrent l’une vers l’autre avec une hargne et une énergie décuplées par les acclamations enfiévrées de la foule. Au dernier moment, la plus massive pivota d'un quart de tour et assena un puissant coup de bouclier à son adversaire. La deuxième combattante se retrouva propulsée au sol et les vivats enflammés des spectateurs redoublèrent d'intensité.
— Vous me devez dix pièces d'argent, Mère.
Depuis l'estrade royale, Idril exultait sans retenue du triomphe de sa favorite.
— Le combat n'est pas encore terminé, jeune fille.
La reine désigna l'arène d'un signe du menton, les lèvres ourlées d'un petit sourire moqueur. Idril fit volte-face et découvrit que la guerrière s'était relevée. De contrariété, elle frappa du poing la rambarde en chêne et mêla sa voix aux clameurs de la foule. Lentement, la favorite fit un pas de côté, puis un autre et encore un autre. Sans la lâcher du regard, elle tourna autour de son adversaire comme un fauve prêt à bondir sur sa proie. En guise de provocation, elle fit rouler ses omoplates et tournoyer son épée. Son ennemie y répondit en cognant par trois fois son arme contre son bouclier, déchaînant une nouvelle salve d'ovations parmi les spectateurs. La favorite poussa un cri rageur et chargea avec toute la férocité et la brutalité dont était capable une Amazone. L'acier rencontra l'acier. Et tandis qu'elle s'apprêtait à se servir de son bouclier comme précédemment, son adversaire profita de l'ouverture pour lui lancer un genou dans l'estomac. L'assemblée retint son souffle. La seconde d'après, la guerrière se servait du pommeau de son épée pour lui abattre son poing dans la figure. La manœuvre déséquilibra suffisamment la favorite pour que son adversaire la mette à terre d'un deuxième coup de pied dans l'abdomen. La donnée perdante se positionna au-dessus de la favorite et entailla sa joue d'une légère estafilade. 
— La victoire au premier sang ! scanda la voix des prêtresses.
Les applaudissements et les acclamations de la foule célébrèrent le triomphe de la combattante. La reine se leva de son trône et se dirigea vers l'extrémité de l'estrade pour y accueillir la guerrière victorieuse. La combattante posa un genou à terre et déposa sa lame aux pieds de la souveraine.
— Une épée pour votre vie, ma Reine.
La souveraine acquiesça d'un signe de tête, puis invita la combattante à reprendre son arme et à se relever.
— Jurez-vous de protéger les Plaines et de défendre votre peuple, ainsi que votre reine ? demanda une première prêtresse.
— Jurez-vous de tuer les ennemis du royaume et de sacrifier votre vie au respect de vos devoirs ? poursuivit la seconde.
— Jusqu'à ce que Freya me rappelle à ses côtés, j'honorerai chacun de mes serments.
Ardentia dénoua alors un ruban rouge lacé autour de son poignet. Elle le plaça à plat entre ses deux mains pour révéler l'emblème amazone cousu de fil d'or — une tête de cheval bardée d'acier ; puis l'enroula autour de l'avant-bras de la guerrière.
— Sous le regard de notre Déesse, je vous proclame Championne des Plaines.
Les deux prêtresses apportèrent ensuite une épée et un bouclier, puis les remirent à la combattante afin qu'elle s'acquitte de la promesse qu'elle venait de formuler. 
Le cérémonial terminé, Ardentia se tourna vers sa fille, croisa les bras et lui adressa un sourire triomphant.
— Dix pièces d'argent, c'est bien cela ?
Idril grommela de frustration et chercha dans sa bourse en cuir le montant dû. Tout sourire, Ardentia reporta son attention vers son hôte privilégié et le questionna :
— Qu'en as-tu pensé, Morzan ?
— C'était un beau combat, Majesté, répondit l'adolescent avec courtoisie.
Je présume, songea-t-il alors que son regard se portait inconsciemment sur le visage de la princesse amazone. L'arcade fraîchement ouverte, un oeil cerclé de noir et la lèvre supérieure enflée... Morzan frissonna en ressassant les images du combat auquel sa meilleure amie avait participé, deux jours plus tôt.
— Je suis contente que tu aies apprécié le spectacle, déclara Ardentia avec un sourire malicieux. Elle n'était toutefois pas dupe quant à l'enthousiasme de son jeune invité.
» Quel dommage que ton oncle n'ait pas pu assister à la réouverture des Jeux. 
— Il regrettait sincèrement de ne pouvoir être présent pour la cérémonie inaugurale, mais il m'a dit faire son possible pour assister aux derniers jours de compétition.
— Sa compagnie me serait agréable, admit la reine. C'est un excellent parieur.
— Vraiment ? interrompit Idril, après avoir placé de mauvaise grâce les dix pièces dans la main de sa mère. C'est pas de ton oncle que tu tiens ça !
— Ricane autant que tu veux, mais ce n'est pas moi qui viens de perdre la moitié de ma bourse.
— Il marque un point, arbitra Ardentia d'une voix espiègle.
— Pourquoi êtes-vous toujours de son côté, Mère ? objecta Idril.
— Tu me poses sérieusement la question ?
— Non, c'était purement rhétorique.
— Je savais bien qu'il y avait une once d'intelligence cachée dans cette caboche.
— Bien cachée alors, ironisa Morzan.
— Très drôle. Profitez tant qu'Edin...
— Sa Majesté Edin, corrigea Ardentia.
— ...tant que Sa Majsté Edin n'est pas là ! Il me soutiendrait, lui.
— Je pense plutôt qu'il serait de notre avis, estima Ardentia.
La jeune fille lui décocha un regard faussement assassin. Puis, elle se tourna vers son ami, agacée qu'il se joigne aux mauvaises plaisanteries de sa mère.
— Bon ! Morzan, on y va ou on monte un bivouac pour la nuit ?
Le sourire jusqu'aux oreilles, le jeune homme acquiesça à la requête de son amie et s'inclina avec déférence devant la reine pour prendre congé. Ardentia lui rendit ses politesses.
— Je compte sur toi, Morzan. Ne te laisse pas embarquer une nouvelle fois dans les bêtises idiotes de ma fille. S'il y a bien une chose que j'ai apprise durant toutes ces années : c'est que les bonnes idées d'Idril se font souvent à tes dépens, mon garçon.
— N'importe quoi, objecta la jeune fille, scandalisée. 
— Tu ferais mieux de prendre exemple sur ton ami, sermonna la reine. Sois un peu sérieuse et ne te fais pas remarquer. Pas comme la dernière fois, compris ?    
— Quels rabat-joie vous faites, tous les deux. Oh ! C'est la fête ou on m'aurait menti ? Allez Morzan ! s'exclama-t-elle en l'attrapant par le bras. On y va !
Les deux adolescents quittèrent l'estrade et lorsqu'ils furent hors de portée de la souveraine, Idril se hissa à la hauteur de son meilleur ami pour lui chuchoter à l'oreille :
— Je vais te montrer comment les Amazones s'amusent vraiment.  
— Tu es incorrigible, la réprimanda-t-il d'une voix amusée malgré tout. T'es sûre que tu ne vas pas encore nous attirer des ennuis ?
— Tu me connais, lui rétorqua-t-elle avec un clin d'oeil complice.
— Un peu trop pour mon bien...
Sa camarade lui adressa un sourire irrésistible, auquel il ne put que succomber. Il sentit la main de l'Amazone se glisser jusqu'à la sienne et leurs doigts s'emmêler. Paume contre paume, Morzan serra sa main d'une légère pression qu'elle lui rendit. Pour rien au monde, il n'aurait souhaité être ailleurs. Son visage redevint soucieux lorsqu'il lui demanda :
— Est-ce que ça te fait encore mal ?
— De quoi ? Oh, mon visage ! comprit-elle d'elle même en captant son regard. Mais non, ne t'en fais pas. C'est rien du tout ! J'en ai connu des bien pires à l'entraînement ! Allons ! Ne fais pas cette tête ! Ce ne sont que des jeux !
— Des jeux qui font à chaque édition une vingtaine de morts, blessés ou estropiés !
Morzan vit son amie froncer les sourcils, mécontente.
— Personne ne t'oblige à assister aux compétitions ! Si tu n'aimes pas les Jeux Amazones, ce n'est pas une raison pour gâcher mon plaisir !     
D'instinct, Morzan enroula son bras autour de la taille d'Idril et la ramena tout contre lui. Il ne supportait pas de la sentir s'éloigner lorsqu'elle était contrariée. Il se pencha vers elle pour lui murmurer au creux de l'oreille :
— Tu ne peux pas m'en vouloir ! J'ai eu peur pour toi.
— Cesse de toujours t'inquiéter. Je sais ce que je fais.
Le jeune homme raffermit son étreinte autour de sa taille.
— Je ne cesserai jamais d'avoir peur pour toi dans ce genre de moment.
Morzan plongea son regard dans le sien et se perdit dans l'émeraude de ses iris. La mine boudeuse de l'Amazone disparut au profit d'un sourire mutin.
— Que répondre à cela ? s'interrogea-t-elle à haute voix.
Morzan comprit qu'elle était plus troublée par ses élans protecteurs qu'elle ne voulait bien le laisser paraître. Tout à coup, sa hardiesse lui sauta aux yeux et le décontenança à son tour. Des étoiles dorées piquetèrent son regard et révélèrent l'intensité de ses émotions, quand tout autre qu'un Ombre aurait senti ses pommettes se colorer de vermeil. Il détourna le regard et se mordit la lèvre inférieure.
— Pourquoi ne participerais-tu pas aux courses de demain ? enchaîna Idril avec enthousiasme, comme si de rien n'était. Elles sont mixtes !
— Je ne suis pas aussi bon cavalier que tu ne le penses.
— Tu n'es pas aussi mauvais cavalier que tu ne le penses, rectifia-t-elle.
— Je n'ai pas eu un mauvais professeur...
— La meilleure !
— Vantarde !
Ils pouffèrent de rire, complices, et continuèrent de progresser au milieu de la foule de promeneurs, main dans la main.
— Tu devrais participer, insista Idril.  Tu verrais ce que sont réellement les Jeux. Et ce qu'on ressent de l'autre côté de la lice.
— Tu participes, toi ?
— À ton avis ?
Morzan opina d'un hochement de tête et lui adressa un sourire entendu.
— Je suis inscrite dans la catégorie la plus élevée, précisa-t-elle avec fierté. Les meilleures cavalières s'y affronteront ! Je vais donner le meilleur de moi-même.
— Tu donnes toujours le meilleur de toi-même.
— Demain sera différent ! Pour une fois, ma taille sera un avantage.
Morzan l'observa du coin de l’œil, ce qu'elle ne manqua pas de constater. Elle confirma ses propos d'un vigoureux signe de tête et d'un sourire carnassier :
— Je vais toutes les massacrer.   
Le jeune homme éclata d'un rire franc et sonore. La mine suspicieuse de son amie ne fit que renforcer son hilarité.
— Qu'est-ce qui te fait rire ?
— Tu pourrais bien mesurer deux têtes supplémentaires, tu serais toujours aussi convaincue de remporter la victoire !
L'Amazone ouvrit la bouche pour protester, mais ne sembla trouver aucun argument pour contrer les dires de Morzan.
— La confiance en soi, c'est la clé ! confirma-t-elle d'un ton docte, en levant le doigt.
Morzan ne put réprimer le fou rire que lui inspira son amie et celle-ci joignit bientôt son rire carillonnant au sien. 
Les deux camarades s'esclaffèrent tout le long du chemin, jusqu'à ce que Morzan sentit Idril ralentir l'allure. Elle l'obligea à s'arrêter au milieu de la route, puis après avoir regardé de chaque côté, elle traversa et les conduisit à l'écart de la foule.  
— On est arrivé !
Morzan leva les yeux et observa la pancarte qui se balançait au-dessus de l'entrée du bâtiment : La jument écarlate.
— On ne va pas passer la soirée dans une taverne ?
— Précisément.
Idril poussa la lourde porte de l'établissement et pressa Morzan de la suivre. Les sons étouffés qu'ils entendaient de l'extérieur se muèrent en rires tonitruants, en conversations assourdissantes, en chants et musiques tapageuses. Le jeune homme rechigna, mais finit par emboîter le pas de son amie. Une vague de chaleur moite, empuantie par des relents d'alcool et de sueur, l'atteignit en pleine figure lorsqu'il passa l'embrasure de la porte. Ses narines se froncèrent de dégoût. Il ne comprenait vraiment pas comment Idril pouvait apprécier ce genre d'endroit. La jument écarlate avait beau paraître mieux entretenue que les autres établissements, la clientèle moins avinée et les lieux moins défraîchis, elle restait aux yeux du prince un endroit sale, écœurant et terriblement bruyant.
De nombreuses tables, rondes ou carrées, longues ou rapprochées, meublaient la salle. Celle-ci était plus éclairée par les torches suspendues aux poutres que par les petites fenêtres qui ornaient les murs. Plusieurs personnes restées debout encerclaient des clientes assises, applaudissaient et riaient autour d'elles, et se disputaient même parfois.
— La Jument écarlate est un établissement de jeux, expliqua Idril. La clientèle est triée sur le volet. On devrait rencontrer pas mal d'officiers gradés.
Après un détour par le comptoir où la tenancière leur servit deux cornes de vin chaud épicé à la cannelle, Idril les conduisit à une tablée située au fond de la salle. Elle semblait connaître parfaitement les lieux.  
— Deux possibilités. Soit tu joues, soit tu paries. En général, on commence par parier. Ici, les compétiteurs jaugent leur force au bras de fer. Les parieurs misent sur leur favorite. Là-bas, tu as des parties de dés et de cartes. À gauche, tu as les jeux de table et les jeux de réflexion.  La grande table à côté, c'est pour les jeux de boisson.
Idril marqua une pause et Morzan l'observa d'un oeil circonspect. Il n'aimait pas le sourire qui se déployait sur son visage. Elle reprit ses explications, mine de rien.
— Enfin, de l'autre côté, tu as les jeux d'adresse. 
— Alors, si je comprends bien... vous venez ici pour perdre de l'argent ?
— Pour s'amuser ! Tu le fais exprès ! grommela-t-elle. Et puis, tu peux parier ce que tu veux. Des consommations, des objets...
— Je peux parier qu'on retourne au palais ?
Morzan se fit jauger d'un œil critique par sa camarade.
— Très bien. Mais si tu perds, on reste toute la nuit ! Et tu paieras mes boissons !
— Marché conclu, dit-il en lui serrant la main.
Ils reportèrent leur attention sur les deux Amazones qui se défiaient au bras de fer, sous les encouragements de la salle. Le combat paraissait serré. Les visages des participantes, rubiconds, ruisselaient de sueur. Morzan entendit Idril lui chuchoter à l'oreille : 
— Si j'étais toi, je miserai sur la balafrée.
— Je mise sur la balafrée.
La princesse éclata de rire.
— Ahaha. C'est sur l'autre que j'aurais misé. Aucune chance pour que la balafrée...
Idril marqua une pause, retint sa respiration et... laissa exploser son indignation.
— Mais c'est pas possible ! Comment elle a fait ça ?!
Morzan l'observa se tourner vers lui, les traits crispés.
— On recommence ! ordonna-t-elle
— Pas question, déclara Morzan. J'ai gagné à la loyale.
— T'as triché, j'en suis sûre !
— Ne sois pas mauvaise perdante !
— La chance du débutant... grommela-t-elle.
Morzan se contenta d'un resplendissant sourire de satisfaction. Il n'allait pas la contredire et lui révéler qu'elle était probablement la plus mauvaise parieuse qu'il ait jamais rencontrée. De toute sa vie.
— On termine au moins nos boissons !
— C'est d'accord.
Alors que son amie courait de table en table pour jouir des tous les divertissements possibles avant leur départ, Morzan prit son temps — et bien plus qu'il n'en fallait — pour siroter sa corne de vin chaud.